12e Biennale de La Havane / 12th Biennale of Habana, Cuba
Carte produite par la revue ESSE arts + opinions, 2015
Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence - Piece for five performers, pink light and silence
Commissaire : Ariane De Blois
Technique : Raphaël Huppé-Alvarez
Son et performance : Caroline Boileau
Biennale de La Havane
22 mai – 22 juin 2015
Instituto Cubano del Libro
302 rue Obispo (à l’intersection d’Aguiar)
La Vielle Havane, Cuba
Heures d’ouverture :
Tous les jours de 9h00 à 17h00
Photo: Stéphane Gilot, 2015
Performance : Caroline Boileau, 2015
Photo: Stéphane Gilot, 2015
L’installation architecturale et sonore Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence de Stéphane Gilot est présentée jusqu’au 22 juin prochain à l’Instituto Cubano del Libro dans le cadre de la 12e édition de la Biennale de La Havane qui regroupe une centaine de projets d’artistes cubains et internationaux sous le thème Entre l’idée et l’expérience.
Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence
Initialement exposée à l’espace projet pfoac221 de la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain à Montréal, l’œuvre a été sélectionnée par Jorge Fernandez Torres, directeur et commissaire en chef de la Biennale de La Havane, lors de son séjour au Québec au printemps 2014. L’œuvre, dont le dispositif et le traitement sonore mettent sous tension les notions d’intériorité et d’extériorité, a été modulée spécifiquement pour sa présentation à la Biennale de La Havane.
En phase avec le thème de l’événement, l’installation Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence met de l’avant l'articulation entre le concept d'une œuvre, sa matérialisation et son expérience. Bien que sa structure externe, qui ressemble à un bunker grisâtre, suggère l’idée d’un univers hermétique, l'intérieur rosé, qui prend l'allure d'une cellule voûtée, évoque une idée de grandeur. Invitant les spectateurs à s’installer pour un moment dans sa cellule, l’œuvre propose un environnement paisible, en contraste avec le monde animé et bruyant de La Havane. La bande sonore de la pièce, qui par des bruits subtils fait allusion au silence, résonne à travers les parois de la structure comme si l'installation respirait.
Une série de dessins, réalisée spécifiquement par l’artiste pour la Biennale de La Havane, campe son installation à Cuba. De dessin en dessin, l’« œuvre-bunker » se promène à travers différents paysages de l’île (de la ville à la campagne, en passant par le bord de mer) et traverse différentes époques, prenant l'aspect d’un abri, d’une barque, d’un objet exotique ou d’une petite maison moderne. Inspiré par diverses peintures cubaines du Musée des beaux-arts de La Havane, l'artiste, citant plusieurs de ces œuvres dans ses croquis, inscrit fictivement son installation dans l'histoire cubaine de l'art.
Ayant pour mission de promouvoir la littérature cubaine, l’Instituto Cubano del Libro qui accueille l’œuvre de Stéphane Gilot est situé sur la calle Obispo, une rue piétonne hautement fréquentée au cœur de la vielle Havane.
Photo: Stéphane Gilot, 2015
La 12e édition de la Biennale de La Havane : Entre l’idée et l’expérience
Créée en 1984, soit bien avant l’essor mondial des biennales au milieu des années quatre-vingt-dix, la Biennale de La Havane est considérée comme l’une des plus importantes manifestations en arts visuels au monde. Initialement axée sur la diffusion du travail d’artistes en provenance de l'Amérique latine et des Caraïbes, la Biennale présente depuis 2009 le travail d’artistes en provenance des quatre coins du globe, tout en réservant une place de choix aux artistes de l’Amérique latine. Alors que l’événement célèbre cette année son 30e anniversaire, l’équipe commissariale a choisi de remodeler les stratégies employées lors des éditions précédentes afin d’explorer des avenues différentes de celles généralement utilisées lors des mégas expositions. Par ce tournant, la Biennale a cherché à mettre de l’avant la ville de La Havane, son tissu urbain et ses habitants avec ses micro-politiques et ses micro-espaces de socialisation. Les œuvres présentées cette année cherchent ainsi à opérer un déplacement de l’objet d’art autonome vers des expériences spectateuriales particulières. La programmation regroupe des propositions artistiques influencées par l'architecture, le design, les phénomènes de communication, les sciences et les formes vernaculaires dans lesquelles l'habitat est construit dans l'intérêt de favoriser l'insertion sociale; des enjeux, soutient l’équipe de commissaires, ayant historiquement fait partie des propositions esthétiques des pays du sud.