La Station

The Station

2006

 

Collaboration : Cheryl Sim

 

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La plus petite unité spatiale de survie est le lieu où se forge la vision Kaléidoscopique du monde et des échanges. (H. Jeudy)

 

Cela m’aiderait, puisqu’à moi aussi je dois attribuer un commencement, si je pouvais le situer par rapport à celui de ma demeure. Ai-je attendu quelque part ailleurs que cet endroit fût prêt à me recevoir? Ou est-ce lui qui a attendu que je vinsse le peupler?

(S. Becket, L’Innomable, 1953)

 

Un lieu hybride qui incorpore certaines caractéristiques du module d’habitat spatial et du modèle panoptique utilisé dans l’architecture consacré à la surveillance et au voyeurisme. Ce module d’expérimentation est la métaphore de l’épreuve que représente la capacité de vivre ensemble sur un territoire réduit où gérer l’espace et les sensibilités est primordiale.

 

Le modèle conceptuel de la station est également envisagé comme une alternative.

Une alternative implique une résistance, mais à quoi ? Cette proposition veut résister aux pulsions antinomiques du lourd et du léger, du profond et du superficiel, de la tradition et du progrès : à la polarisation de l’île et du vaisseau.

 

L’île, dont on peut tout connaître et qui ne voit qu'elle-même, est ici considérée comme une oeuvre totale et ultime, comme une utopie totalitaire qui implique et nécessite l’unicité du monde : des limites définies et atteignables. C’est le modèle utopique clairement défini comme dystopie par la configuration panoptique. Le vaisseau, espace mobile (espace feuilleton) dont les sauts épisodiques de lieu en lieu et de moment en moment souscrit au concept de pluralité des mondes : autres formes de vie, autres dimensions, etc. C’est la nef des fous, le capitalisme avancé, le libéralisme sauvage dès qu’imposé comme Modèle. Si le vaisseau a toujours un port d’attache et un port d’arrivée, la station quant à elle, est toujours arrivée bien que toujours en mouvement : elle a en cela quelque chose d’un astre. 

 

Un programme d’activités jalonne la durée de l’exposition : tournage, performance, sortie en scaphandre… Les visiteurs sont invités à proposer leur propre programme de séjour dans la station. 

 

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The Station (or L’île panoptique/le vaisseau modèle) is a place that combines some characteristics of a spatial living module with the panoptic model used in architectures devoted to surveillance and voyeurism. Here the experimentation module is the metaphor of the ability to live as a group on a small territory where the management of space and sensitivity is crucial.

 

The station’s conceptual model–proposed as a more manageable synonym of the doubly bipolar expression of the panoptic island/model ship–will also be considered as an alternative.

An alternative implies a resistance, but to what? This proposition aims at resisting the antinomic drives of heavy and light, deep and superficial, tradition and progress; it wishes to resist to the polarization of island and ship.

 

The station is always at destination, and yet always in motion. In this way, it shares something with a celestial body. In this way, it its different from the vessel, which always has a port of registry and a port of destination. In other words, this “stationary” model is the paradigm of pragmatic utopia, or pragmatopia: an open model, a flow among other flows, defining itself through the itineraries and possibilities it creates. It is the total opposite of the classical utopian model which is insular and holistic by definition.


Liens / link :
https://voir.ca/arts-visuels/2006/04/20/stephane-gilot-tout-est-sous-controle/

 

http://archive.oboro.net/pdf/press/0506/exhibi_event/s_gilot.pdf